Ecrit sous la forme d’un roman, dans un langage simple, direct et imagé,l’ouvrage retrace l’infernale odyssée de la famille Maldjian (la sienne), de ses souffrances endurées pendant cette marche vers une mort program-mée, qui l’ont conduit de Tigranaguerd à Ras-Ul-Aïn, de Deir-el-Zor à Kamichli, de Alep à Beyrouth, avant de s’échouer presque par miracle, à Marseille puis à Vienne (Isère), la ville gallo-romaine devenue le havre de paix des rares survivants de la famille.
Ainsi que le sous-entend le titre de l’ouvrage, Meurs et deviens, comporte deux parties bien distinctes quoiqu’indissociables. La première partie nous raconte, vus de l’intérieur, la genèse et le déroulement d’une opération d’épuration ethnique sans précédent, une « monstrueuse machine à broyer », avec, côté turc, son lot de perversités, de dissimulation, de mensonges et de cruauté, et côté arménien, son navrant cortège de naïvetés, d’incrédulité, d’impréparation à l’inimaginable, de résignation, d’illusion craintive, mais aussi, parfois et fort heureusement, de résistance héroïque. La seconde partie intitulée « Itinéraire des survivants arméniens » exprime parfaitement, à travers l’exemple emblématique de la courageuse Haïganouche, la grand-mère de l’auteur, l’extraordinaire volonté de ce peuple martyrisé, à survivre,à revivre, et enfin à vivre, et à ses descendants de transmettre, d’enseigner, de revendiquer. Car pour Maurice Dolmadjian, comme pour les Arméniens d’Arménie et de la diaspora, les comptes ne sont pas soldés. Telle est la raison d’être de ce récit passionnant qui répond à une promesse que s’était faite cet enfant de rescapé tour à tour enseignant, militant et écrivain, celle de raconter à ses milliers d’élèves et plus généralement à tout un chacun, avec lucidité, sans haine mais avec beaucoup de réalisme, cette incroyable et indicible histoire qui tient le lecteur en haleine de la première à la dernière page
Meurs et deviens. Du génocide à l'exil
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